Né le 2 mars 1855 à Mulhouse (Bas-Rhin), mort à Genève le 4 octobre 1928 ; commis-voyageur, bibliophile anarchiste ; militant de l’ombre.
Adhérent très jeune à la Fédération jurassienne, Jacques Gross fut voyageur de commerce pour la fabrique de tabacs Burrus à Boncourt (Jura suisse). Sous le pseudonyme d’André, il fut le délégué des sections de Porrentruy et de Boncourt au huitième congrès de l’Internationale tenu à Berne du 26 au 29 octobre 1876. Grâce à son métier, il pouvait passer en contrebande les journaux clandestins, L’Avant-Garde de Brousse et la Freiheit de Johann Most.
Il s’installa bientôt à Genève. Ami d’Elisée Reclus et de Kropotkine, il organisa clandestinement l’aide à des compagnons emprisonnés ou expulsés. Il fut surtout un soutien financier discret mais important pour les publications anarchistes et un bibliophile impénitent. Il fut à ce titre un des correspondants fidèles de Max Nettlau, une de ses sources d’information pendant plus de trente ans (notamment pour la redécouverte d’Ernest Cœurderoy*). Il avait souscrit aux Temps Nouveaux et collaborait au Réveil anarchiste de Genève sous le nom de Jean-qui-marche.
Membre de la franc-maçonnerie depuis 1905, Jacques Gross fit plusieurs conférences à ce sujet.