Zone d'identification
Cote
Titre
Date(s)
- 1989 - 1995 (Production)
Niveau de description
Série
Étendue matérielle et support
Une trentaine de 45 tours et leurs chemises, parfois accompagnés de livrets.
Zone du contexte
Histoire archivistique
Kiko Esseiva rejoint à la fin des années 1980 la mouvance punk lausannoise. Progressivement, une partie de celle-ci se politise et contribue à la création de l'espace autogéré de Lausanne (1993- ), qui devient l’escale locale de concerts pour des groupes évoluant dans une scène alternative internationale (*), alors principalement centrée sur l’Europe (de l’Ouest – du moins jusqu’aux premières années qui ont suivi la chute du mur de Berlin) pour des raisons géopolitiques et matérielles.
Les groupes tournent dans un réseau de squats, espaces autogérés et lieux plus ou moins alternatifs selon les spécificités locales. Les mots d’ordre sont le non-profit, le refus des sponsors, des managers et des majors, qui symbolisent le capitalisme, la propriété, le prêt à penser mortifère de la société de consommation, la délégation et la spécialisation contraires à l’esprit DIY (do it yourself). Les disques, dessins ou autres productions sont le plus souvent explicitement indiqués « no copyright » ou « anti-copyright ». L’art pour l’art est rejeté, la séparation artistes/public concrètement questionnée : le public n’est pas empêché de monter sur la scène (quand il y en a une), il n'est pas rare que le/la chanteur/euse faisse quelques morceaux au milieu du public. Certains concerts relèvent plus de la performance, avec moult installations et acteurs-actrices.
Dans des lieux par définition précaires, la qualité de la sono est imprévisible. Les groupes qui en ont la possibilité emportent de quoi être autonomes pour faire face à toute éventualité. Les salles sont généralement petites, l’entrée est à prix libre ou modéré, il n’y a pas de loges et tous le monde se côtoie au bar et aux tables de presse avant et après les concerts, qui se poursuivent souvent jusqu’au bout de la nuit. Il n’est en effet pas rare qu’un ou deux groupes passant par là s’ajoutent à la soirée sans être à l’affiche. Les groupes sont nourris, abreuvés et logés pour la nuit dans des sleep-in collectifs, chauffage et douche aléatoires (le « crust punk » devient un style vestimentaire et musical en soi). Ils ne reçoivent pas de cachet, parfois la recette des entrées, souvent juste de quoi remettre un peu de carburant pour aller jusqu’à la prochaine destination. Certains groupes enchaînent ainsi des semaines voire des mois de tournées, accumulant le manque de sommeil, les kilomètres entassés dans un van, les contrôles douaniers systématiques, mais remettant cela le plus souvent possible, dans un mélange d’enthousiasme de participer à un élan collectif et de style de vie cherchant à échapper le plus possible à l’aliénation du travail salarié.
Kiko Esseiva joue lui-même dans plusieurs groupes successifs (Pesticides, ?? …). De 199x à 199x, il tient une distro du nom de ?….. Le catalogue de K7, fanzines et brochures est modeste, la diffusion se fait par poste ou par des tables de presse qui accompagnent invariablement les concerts. Des échanges entre distros ont lieu à chaque occasion (c’est-à-dire à chaque concert). On n’hésite pas à passer une ou plusieurs frontières pour se rendre à un concert. On fait avec les moyens du bord, par conviction autant que par nécessité. Le prix libre est généralement de vigueur, certains disques sont estampillés « Don’t pay more than ... » pour éviter toute utilisation commerciale, on se renvoie mutuellement les timbres postes encollés pour réduire les coûts. Ces échanges réguliers permettent une diffusion rapide de main à main et entretiennent des contacts personnels non-négligeables pour le relais des propositions de concerts, à une époque où le courrier électronique n’existe pas et où beaucoup de lieux occupés n’ont pas de ligne téléphonique.
Les disques 45 tours (17 cm Ø) ont l’avantage d’être plus petits et moins chers que les 33 tours (30 cm), donc plus simples à transporter et diffuser (certaines distro se rendent d’un lieu de concert à un autre en autostop avec une valise de matériel et un sac de couchage). Les pochettes de disques permettent d’inclure plus d’iconographie et de matériel d’accompagnement (booklets, flyers, couvertures dépliantes, ...) que les K7 audio, également très en vogue de par la facilité à enregistrer sans passer par un studio et à copier soi-même pour la diffusion. De façon prévisible, les vinyls se sont aussi avérés plus durables.
La collection déposée par Kiko Esseiva fournit une représentation de la vivacité du milieu de l’époque et du foisonnant réseau de groupes, labels, distros et fanzines sur lequel il s’appuie. S’y côtoient des sensibilités politiques et musicales diverses, certains groupes hardcore-punk se revendiquant explicitement de l’anarcho-punk, d'autres ayant des approches plus individualistes (p.ex style emo). On y voit aussi illustrée l’importance accordée à la divulgation de messages politiques, la musique n’étant qu’un vecteur et un agrégateur. De nombreux thèmes sont abordés (antimilitarisme, antifascisme, antisexisme, libération animale, écologie, répression, etc.). Certains groupes relaient sur scène des luttes sociales en cours ou n’hésitent pas à interrompre leur concert au milieu d’une chanson pour recadrer des comportements inappropriés dans la salle. Les paroles, pas toujours facilement audibles, sont presque systématiquement imprimées, souvent distribuées sur des flyers lors des concerts, parfois traduites en plusieurs langues.
(*) La plupart des groupes figurant dans cette collection se sont produits à l'espace autogéré.
Source immédiate d'acquisition ou de transfert
Lot de base déposé Kiko Esseiva en octobre 2019 (s’agit-il d’une collection résiduelle ? Tri par le déposant?). Par un appel d’air, il est immédiatement complété quelques dons tiers (provenant également du milieu lausannois), mais il apparaît que beaucoup de collections personnelles ont été dispersées. Les doubles n’ont pas été pris, même lorsqu’ils différent légèrement (p.ex couleur de la pochette).
Zone du contenu et de la structure
Portée et contenu
Appraisal, destruction and scheduling
Accruals
Mode de classement
Zone des conditions d'accès et d'utilisation
Conditions d’accès
À ce jour, le contenu sonore de la plupart de ces 45 tours ne sont pas disponibles dans les sources habituelles de musique en ligne. Une numérisation est envisagée (sans mise en ligne de la part du CIRA) pour faciliter l’écoute, la copie et la préservation des supports analogiques. Le contenu des disques est libre de copyright et peut être réutilisé à des fins non commerciales.
Conditions de reproduction
Langue des documents
Écriture des documents
Notes de langue et graphie
Caractéristiques matérielle et contraintes techniques
Instruments de recherche
La collection est décrite comme entité dans la présente notice archivistique. En parallèle les disques sont catalogués à la pièce dans le logiciel de bibliothèque du CIRA: https://www.cira.ch/catalogue.
Zone des sources complémentaires
Existence et lieu de conservation des originaux
Existence et lieu de conservation des copies
Unités de description associées
Zone des notes
Identifiant(s) alternatif(s)
Mots-clés
Mots-clés - Sujets
Mots-clés - Lieux
Mots-clés - Noms
Mots-clés - Genre
Zone du contrôle de la description
Identifiant de la description
Identifiant du service d'archives
Règles et/ou conventions utilisées
Statut
Révisé
Niveau de détail
Moyen
Dates de production, de révision, de suppression
Langue(s)
- français
Écriture(s)
Sources
Note de l'archiviste
CIRA, décembre 2019.